#19 La Série de la Semaine • Godless
Godless
Synopsis :
Frank Griffin, un hors-la-loi semant la terreur dans l'Ouest américain des années 1880, traque Roy Goode, son ex-partenaire, devenu un ennemi. Durant sa quête, il se retrouve à La Belle, Nouveau Mexique - une ville entièrement bâtie et régie par des femmes.
Il y a toujours des genres qui nous attirent plus que d'autres. Pour ma part, l'un d'entre eux est certainement celui du western. Lorsque j'ai vu que Steven Soderbergh, qui nous avait déjà offert la fascinante série médicale The Knick, Scott Frank, scénariste de Minority Report et Logan, se retrouvaient sous l'égide de Netflix pour une nouvelle série de western, je n'ai pas hésité une seule seconde. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Godless ne m'a pas déçu.
La petite ville de La Belle se voit privée de sa population masculine par un horrible accident minier, c'est désormais une ville régie par des femmes qui vont devoir faire, pour avoir accueilli le criminel renégat Roy Goode, face au redoutable hors-la-loi Frank Griffin et ses compagnons d'armes. Et dès les premiers plans Godless s'impose comme l'une des plus belles propositions cinématographiques d'un genre qui n'est pourtant pas à son premier coup d'essai. Tout au long des 7 épisodes qui composent cette mini-série, la série sait prendre son temps pour nous dévoiler tous les enjeux, personnages mais aussi les paysages envoutants de l'ouest. Très vite, on est embarqué par les plans, images ou encore mouvements de caméra époustouflants renforçant le mythe de l'ouest sauvage. Comme par exemple la confrontation finale entre les habitants de La Belle contre Frank Griffin et ses hommes, une scène qui n'a pas à rougir face à ses aînés.
Et même si les images des chevaux caracolant à travers les plaines sont juste splendides, Godless n'en oublie pas pour autant ses personnages, qui restent le cœur du récit. Jack O'Connell, que certains ont déjà pu voir dans la série Skins, joue le rôle de Roy Goode à la perfection mais impressionne moins que l'homme qu'il va affronter tout au long de la série. Jeff Daniels, dans le rôle de Frank Griffin, nous rappelle que ce qui fait un bon héro et un bon récit c'est avant tout un bon méchant. Jeff Daniels joue à la perfection le rôle de ce hors-la-loi mutilé, à la limite de la folie, à grands coups de glaçantes répliques qui marqueront en quelques secondes vos esprits. Mais les femmes ne sont pas en reste, et ce sont Merrit Wever et Michelle Dockery qui nous proposent les plus belles interprétations de la série. Des interprétations d'une réelle intensité qui permettent à la série de toujours garder un rythme palpitant, prenant même parfois le dessus sur les protagonistes masculins. Une intensité digne des plus grandes impasses mexicaines.
Exaltant, captivant que ce soit durant les fusillades, les dialogues ou encore les chevauchées dans l'ouest sauvage, Godless est non seulement épique mais tout autant contemplatif et envoûtant. Le tout magnifiquement alimenté par la magnifique musique de Carlos Rafael Rivera. Et c'est avec satisfaction que l'on termine cette mini-série de 7 épisodes s'inscrivant comme l'une des meilleures séries de 2017, on en redemande. Si vous aimez la série, je vous conseille tout particulièrement Deadwood, peut-être que l'on en reparlera.