#08 Le bouquin du weekend • La Mémoire n'en fait qu'à sa tête

La Mémoire n'en fait qu'à sa tête Bernard Pivot Vojood Media


                  Aujourd’hui nous ne parlerons pas d’un roman, mais d’un essai, rédigé par l’un des journalistes littéraires français les plus influents de ces dernières années, Monsieur Bernard Pivot. Ce dernier fit partie du Figaro littéraire, fut rédacteur pour le magazine Lire, chroniqueur littéraire au Journal du dimanche, mais son visage est surtout connu du grand public depuis qu’il a animé avec brio Apostrophes sur Antenne 2.

                  Dans cet essai, il nous livre ses pensées hétéroclites, en toute sincérité. De l’importance de l’accent circonflexe à l’enseignement des bons vins à l’école, il met sur papier ce qui lui passe par la tête, pour peu qu’il le juge digne d’importance. Nous découvrons aussi, au fil des pages, ce personnage hors norme et modeste ainsi que des anecdotes de journaliste et d’académicien du prestigieux prix Goncourt.

                  Bernard Pivot n’avait pas la prétention d’écrire des romans, et pourtant ce livre vaut le détour. Il nous narre des histoires courtes, bien écrites et étonnamment intéressantes. Ceux qui s’intéressent au journalisme y trouveront un bonheur certain, ceux qui aiment la littérature aussi. Enfin, ceux qui ne font pas parti des catégories susmentionnées ne resteront pas en reste. Bref, un petit livre sympa, à picorer sans modération.


Extraits choisis :

  "C’est que le salon appartient un peu à chacun des dix Goncourt en activité. Depuis plus d’un siècle que plusieurs générations d’académiciens s’y sont succédé, l’un d’entre eux a-t-il eux l’audace et le plaisir troublant d’y faire l’amour ?"

  "Si je calcule le nombre d’heures que j’ai consacrées, ma vie durant, chaque jour, à la lecture de la presse, à l’écoute des journaux, de la radio et de la télévision, si je les traduis, oh non pas en semaines ni en mois, mais en années, comment ne pas être horrifié par ma dépendance à l’éphémère ?"

  "On n’a pas tort de dire que l’amour rend un peu bébête, même les personnes les plus intelligentes du monde. Il est en même temps sympathique de constater que Simone de Beauvoir, amoureuse, pouvait se laisser aller à des nunucheries semblables aux nôtres."