Zürich Game Show 2018 : une petite fête sympa
Du 14 au 16 septembre avait lieu le Zürich Game Show à Messe Zürich. Le plus grand événement consacré au gaming de Suisse peut-on lire sur le site officiel. Un salon tout jeune, qui célèbre cette année son deuxième anniversaire. Cette deuxième édition devait concrétiser une première très bonne impression et montrer que l’événement comptait dans le paysage vidéo-ludique grand public suisse. Une belle ambition, mais un succès mitigé.
PlayStation et Nintendo assurent comme d’habitude
Avez-vous envie d’essayer le dernier Spiderman, God of War ou d’essayer les nouveautés à venir avec Resident Evil 2 (Remake) ou Call of Duty Black Ops IIII (prononcez 4) ? Sony était présent pour répondre à toutes les envies des fans de PlayStation. Le stand s’étalant sur tout une moitié d’étage, décoré avec des de véritables véhicules (taxi new-yorkais pour Spiderman et voitures de course pour Gran Turismo). Le stand PlayStation avait les allures des grands jours, un Sony PlayStation comme on les aime.
Mention spéciale à la bonne surprise « Blood and Truth » pour le PSVR, visible en « behind closed doors » et qui en mettait plein les yeux, avec des sensations très réalistes. Si comme moi vous n’en aviez jamais entendu parler, sachez qu’il s’agit d’un jeu de tir en réalité virtuelle dans lequel vous prenez le contrôle d’un policier venu pour faire le ménage dans les gangs, développé par la team du jeu « London Heist » développé pour montrer les capacités du PSVR à sa sortie. Les ennemis s’enchaînent les uns à la suite des autres dans un semi Rail Shooter en mode salle d’arcade, sauf que vous choisissez où et quand vous voulez avancez. Les contrôles avaient encore besoin d’affinement, mais aucun doute que tout soit réglé à la sortie.
Du côté de chez Nintendo, on retrouvait un stand rouge avec des dizaines de bornes pour essayer les jeux sortis et à venir sur Nintendo Switch. Plus axé sur les activités avec de nombreux tournois, des quizz et des rencontres avec des youtubers, le stand Nintendo était festif, familial et ne désemplissait pas. On retrouvait les biens connus Mario Kart et Crash Bandicoot, mais aussi les sorties à venir avec Starlink et la superstar du stand, le fameux Super Smash Bros. Ultimate ! Pas de surprises, la queue pour essayer ce dernier était la plus imposante et supposait d’être un peu plus patient.
On notera également la mise en avant bienvenue des « Nindies », les indés de chez Nintendo, venus montrer au public qu’il y a une vie possible à côté de Mario et Monster Hunter.
Malheureusement, il manquait d’éditeurs et de développeurs pour vraiment prétendre au titre du « plus grand événement jeu vidéo de Suisse ». Pas d’Ubisoft, pas de Capcom, pas de Square Enix ou d’Electronic Arts. C’était finalement plutôt un salon constructeur avec de nombreux représentants du monde du PC tels que Asus ou HP venus avec leurs machines les plus puissantes et beaucoup, beaucoup de Fortnite (véritablement et indéniablement le jeu le plus populaire cette année). Parfois, une petite surprise nous attend au détour de ces stands comme Fallout 76, mais celles-ci étaient malheureusement trop rares.
Quelques conférences et du esport
Fait marquant des trois jours d’événement, quelques acteurs qui ont donné vie aux personnages des dernières sorties vidéo-ludiques étaient présents pour témoigner de leur expérience, parfois de leur surprenante distance vis-à-vis des jeux vidéo et signer des autographes ou prendre des selfies (en échange d’une somme rondelette à l’américaine). Et même s’il faut saluer l’effort, force est d’admettre qu’il manquait une véritable star pour faire déplacer les foules. Sans enlever au prestige des acteurs de Detroit : Become Human ou au roi Régis de Final Fantasy XV, on aurait pu espérer un peu mieux.
En bon fan de Final Fantasy, je n'ai pas pu résister à un petit selfie
Bonne note cependant pour la très grande salle dédiée à l’esport, enchaînant les matchs pendant tout le weekend avec une foule véritablement passionnée par ce qui se passe à l’écran. On a pu assister à de véritables beaux moments d’esport dans des compétitions internationales, prouvant encore une fois que l’esport a trouvé son public en Suisse.
Beaucoup de diversité, trop peu de quantité
Comme le veut la tradition, les salons gaming combinent d’autres activités plus ou moins liées. Le cosplay était invité avec un village dédié aux cosplayers et des compétitions. Le « village » était malheureusement très petit et isolé du reste de l’événement, ce qui a déçu les cosplayers qui se sentaient mis à l’écart.
Un espace dédié aux jeux de cartes et jeux de société était également présent et toujours plutôt rempli. Plus original on a également pu trouver une zone où étaient exposées des miniatures de trains et véhicules.
Et même si on comprend l’intention de faire un salon familial où les petits et les grands peuvent se retrouver et partager, il est difficile de trouver un véritable intérêt à ces « annexes », trop petites et pourtant déjà trop grandes car venant prendre du terrain sur ce qui manquait finalement assez cruellement à ce salon : des jeux !
Les développeurs locaux étaient eux aussi très peu présents sur le salon, même s’il était possible de dénicher une petite pépite par-ci ou par-là. J’ai eu la chance de discuter notamment avec le développeur zurichois du jeu Midknight Story qui m’a expliqué avec beaucoup de passion son projet et ses futures ambitions sur Kickstarter. Je vous invite d’ailleurs à visiter son site si les visuels ci-dessous vous parlent. Ce fut un moment très agréable, malheureusement trop rare.
Faut-il attendre la prochaine édition ?
Ne vous méprenez pas. Le Zürich Game Show n’est pas un mauvais salon, on y passe même plutôt un bon moment, mais il promet malheureusement beaucoup trop en comparaison à ce qu’il offre. On est très loin d’une Gamescom, d’un Paris Games Week ou même de Fantasy Basel. Comme pour les films ou les jeux, si la bande annonce promet l’incroyable et que le résultat est simplement moyen, la déception est plus forte que pour un jeu sans prétention. Alors faut-il attendre l’édition 2019 ? Évidemment ! En tant que joueur en Suisse, on ne peut que se réjouir que ce genre d’événement existe près de chez nous. Mais on attend un peu mieux, un peu plus et surtout plus d’efforts sur la partie jeux vidéo.