#21 Le Film du Weekend • Ça
Ça
Date de sortie : 20 septembre 2017
Durée : 135 min (2h15)
Réalisateur : Andy Muschietti
Acteurs : Bill Skarsgard, JaedenLieberher, Finn Wolfhard, Sophia Lillis...
Genre : Epouvante-horreur, Thriller
Nationalité : Américain
Synopsis :
À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s'intégrer se sont regroupés au sein du "Club des Ratés". Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'école. Ils ont aussi en commun d'avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu'ils appellent "Ça"…
L'épouvante et l'horreur sont de plus en plus à la mode ces dernières années, portés par des films comme The Conjuring ou Insidious, le genre de l'horreur fascine. Mais il est vrai qu'après visionnage de plusieurs films, il est difficile de vraiment trouver des longs métrages qui se démarquent de la masse. Toutefois, il arrive quand même que certaines réalisations sortent du lot, et c'est le cas de It plus connu sous le nom de Ça en français. Adapté du célèbre roman de Stephen King (Shining, It, Carrie...) sorti en 1986, il était déjà connu du grand public de par son adaptation en téléfilm sortie en 1990 avec le célèbre Tim Curry (Legend, Annie, The Rocky Horror Picture Show...) dans le rôle du Clown Grippe-Sou. Le nouveau long métrage d'Andy Muschietti (Mama, It...) était donc particulièrement attendu car il devait se démarquer des autres productions du genre tout en respectant des codes bien définis. Alors est-ce que It a réussi son pari ?
Dès la première scène, le film nous plonge dans une ambiance sombre et pesante, une ambiance des plus convenues. L'effet de surprise est assez faible et les jumpscares, bien que finement réalisés, sont prévisibles plusieurs minutes en avance. En revanche, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème, car comme je l'ai dit plus tôt ce n'est pas un film d'horreur mais un film horrifique et là est la nuance. La force du réalisateur réside dans son traitement de la tension et sa direction qui en font réellement une œuvre cinématographique. L'univers est cohérent et respectueux de l'univers de Stephen King, respectant le charme de l'œuvre originale tout en gardant la vision de son réalisateur.
Et c'est l'acteur Bill Skarsgard (Hemlock Grove, Simple Simon, Simon and the Oaks...) qui prend la relève de Tim Curry et qui incarne Pennywise. Le maquillage, l'accoutrement, son allure ou encore chacune de ses mimiques en font un personnage moderne et malsain tout en rendant chacune de ses apparitions effrayantes mais aussi fascinantes. Le film ne repose pas seulement sur l'acteur de son antagoniste mais aussi sur sa troupe de jeunes acteurs. Les Fans de Stranger Things reconnaîtront certainement Finn Wolfhard (Stranger Things) dans le rôle de Richie mais c'est Sophie Lillis (37, The Lipstick Stain, The Garden...), incarnant Beverly, qui prend le dessus, apportant un véritable vent de fraîcheur même si les autres acteurs ne sont pas loin derrière. On s'attache très vite au personnage de Beverly ainsi qu'à tous les membres du "Club des Ratés", des personnages ayant réellement leurs caractères propres et variés. Ce n'est pas qu'une simple bande de jeunes génériques.
Mais là où bon nombre de spectateurs penseront que Pennywise est le grand méchant du film, la vérité est en réalité ailleurs. Le long métrage aborde des sujets qui étaient encore, il y a quelques années, tabous comme la découverte de la sexualité, la relation parents/enfants... Andy Muschietti nous dépeint des personnages bien plus sombres et affreux comparés à Pennywise qui paraîtrait même sympathique. Le père de Beverly, la mort des parents de Mike, ou encore le racisme, des sujets qui sont bien réels et qui ne peuvent être combattus aussi simplement que Grippe-Sou.
Ne révolutionnant pas les codes du cinéma d'horreur mais la complexité de ses personnages, des thématiques abordées, la puissance de la mise en scène, tous ces éléments en font une œuvre captivante. Et on comprend facilement comment Ça est devenu le film d'horreur rapportant le plus au Box-office américain, récoltant 218 millions en une semaine. Alors si vous êtes coulrophobe alors abstenez-vous, mais les autres foncez voir ce film dans les salles obscures.