#06 Le bouquin du weekend • Moins que zéro
Après la noirceur de « J’irai cracher sur vos tombes », je vous propose cette semaine de plonger dans la vacuité et la noirceur des gosses de riches, d’un Los Angeles triste des années 80.
Clay a tout juste une vingtaine d’années et déambule de fête en fête, mélangeant alcool, sexe et rails de coke. Il est à l’image de cette jeunesse désabusée et livrée à elle-même, qui ne vit qu’à travers les paradis superficiels, leurs refuges. Au fil des pages, on découvre un personnage perdu et déconnecté du monde, un mec sincère en quête de repères, et des amis qui dealent de la coke pour assouvir leur dépendance.
Écrit alors qu’il n’avait que 21 ans, Bret Easton Ellis nous livre avec « Moins que zéro », un portrait cinglant d’une jeunesse en perdition, d’une décadence assumée. Certains regretteront le manque d’actions, d’autres sa noirceur, mais nul ne pourra critiquer la justesse de cette atmosphère ni la sincérité authentique qui nous suit du début à la fin de ce roman court et facile à lire.
Extraits choisis: (et non traduits dans un souci d’authenticité)
“Where are we going? I asked I don't know, he said. Just driving.
But this road doesn't go anywhere, I told him.
That doesn't matter.
What does? I asked, after a little while.
Just that we're on it, dude, he said.”
“Disappear here.”
“You're a beautiful boy, Clay, but that's about it.”
“It's hard to feel sorry for someone who doesn't care.
Yeah? I ask.
What do you care about? What makes you happy?
Nothing. Nothing makes me happy. I like nothing, I tell her.”