#24 Le Film du Weekend • Le Parrain
Le Parrain
Synopsis :
En 1945, Don Vito Corleone, puissant parrain d'une des grandes familles mafieuses de New York, marie en grande pompe sa fille Connie. La cérémonie constitue pour beaucoup l'occasion de venir l'assurer de leur dévouement. Virgil Solozzo, qui dirige la famille Tattaglia, lui propose de s'associer sur un nouveau marché prometteur, le trafic de drogue. Mais alors que son fils Sonny y est favorable, le patriarche refuse.
Quand je fais la liste des films et des réalisateurs qui m'ont le plus marqué, je ne peux arriver qu'à une seule conclusion, je suis un pur adepte des films et des auteurs du nouvel Hollywood. Mais qu'est-ce que cela me direz-vous. Commençons donc par une petite définition ainsi qu'une mise en contexte. Période relativement courte, de la fin des années 60 au début des années 80, le nouvel Hollywood est un mouvement cinématographique américain, qui a grandement modernisé la production des films à Hollywood. Un mouvement qui se caractérise par la prise de pouvoir des réalisateurs au sein des grands studios américains et la représentation de thèmes qui étaient jusqu'alors considérés tabous comme la violence, la corruption des pouvoirs politiques ou encore la sexualité. Considérée comme l'une des phases les plus importantes du cinéma américain du point de vue artistique et a révélé de nombreux réalisateurs comme Steven Spielberg, George Lucas, Martin Scorsese, Brian de Palma ou encore Francis Ford Coppola, et c'est d'ailleurs ce dernier qui va nous intéresser aujourd'hui. Mais avant cela je me dois de vous parler de la place du réalisateur dans la plupart des films du nouvel Hollywood. Occupant une place centrale, il est responsable de l'histoire et du regard artistique du film, disposant même du "final cut", un pouvoir de décision qui n'appartenait auparavant qu'aux producteurs et aux directeurs de studios. La Nuit des morts-vivants (1968) de George Romero, Orange Mécanique (1971) de Stanley Kubrick, Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese, Halloween (1978) de John Carpenter, Apocalypse Now (1979) et Le Parrain (1972) de Francis Ford Coppola, tant de films qui ont créé, façonné, nourri, ma passion pour le cinéma. Mais celui qui nous intéresse aujourd'hui c'est bien entendu Le Parrain de Coppola.
En 1972, Francis Ford Coppola se voit attribuer une œuvre de commande, qu'il accepta et qui devint l'un des plus grands chefs-d'œuvre du cinéma américain. Un film de gangsters tiré du roman à succès de Mario Puzo. Mais plus qu'une simple adaptation, Coppola a sublimé le matériau d'origine pour en faire l'un des plus grands films de gangsters. Comme je le disais dans la chronique sur Peaky Blinders, le célèbre réalisateur a une fascination pour tout ce qui tourne autour de la mafia et du monde du crime. C'est pour cela que le cinéaste laisse de côté l'action pure pour se focaliser sur les coulisses du crime organisé et les rites bien particuliers de la mafia, nous emmenant dans le "quotidien" de la famille Corleone, tout en nous montrant, grâce au montage habile de Coppola, l'envers du décor.
Au fur et à mesure du film, le metteur en scène arrive à rendre attachants, voire même sympathiques, ces hommes d'honneur commettant des actes horribles. Un attachement qui nous fera ressentir, é nous spectateurs, la tragédie qui frappera la famille Corleone. Mais si le film est un tel chef-d'œuvre c'est aussi grâce son casting incroyable, Marlon Brando, incarnant Vito Corleone, avec sa voix cassée et son visage bouffi, a créé la figure emblématique du mafieux, un personnage fascinant, attachant mais aussi effrayant. Le jeune Michael Corleone, fils gentil et extérieur aux affaires de la famille, est incarné par le célèbre Al Pacino, est tout aussi fascinant que son père. Al Pacino joue son rôle avec force et nous le voyons prendre petit à petit une place importante dans la famille. Mais le reste du casting n'est pas en reste non plus, de James Caan à Robert Duvall en passant par Diane Keaton, ils sont tous dirigés d'une main de maître. Un ensemble sublimé par la célèbre musique de Nino Rota qui restera marqué en vous pendant des années mais aussi la lumière travaillée et obscure de Gordon Willis. Des claires obscures qui vont apporter du poids et du charisme aux différents personnages.
Un film qui a donc connu un succès auprès du public tout autant qu'auprès des critiques, trois Oscars, dont celui de meilleur film et de meilleur acteur pour Marlon Brando. Mais Le Parrain ce n'est pas qu'un seul film mais une trilogie incroyable dont l'apothéose est certainement le deuxième épisode. Alors si vous n'avez pas encore vu ce film incroyable alors arrêtez ce que vous faites, allez sur voter site de streaming préféré ou sur Netflix et regardez-le, c'est une offre que vous ne pouvez pas refuser.